La période d'exploitation au Théâtre est terminée.
Dans cette pièce, l'auteur David Lescaux partage la scène avec une comédienne qui incarne avec force la chanteuse Nina Simone, mais aussi son propre personnage, Ludmilla, comédienne, offrant ainsi un portrait croisé entre deux artistes d'époque et de pays différents.
Coup de cœur du festival d'Avignon.
Nina Simone est une figure de tragédie, une statue qui chante. Lorsqu’elle dévisage le public au début des concerts, chacun se sent regardé, accusé, elle impose silence, effroi. Puis elle rit, et elle commence.
Nina Simone, née dans une famille pauvre de Caroline du Nord, aurait pu devenir concertiste classique, mais elle était noire, et elle portera toute sa vie le deuil de ce destin bouché. Elle fut plus tard une figure de la lutte des droits civiques, elle devint amie avec James Baldwin.
Il y a en elle une double nature : mélancolique et combative, que l’on retrouve dans sa musique, où perce toujours le blues, même derrière l’engagement des hymnes.
C'est un portrait d’elle, comme un documentaire, un entretien, pour que l’on se raconte, et qu’on raconte l’histoire non pas comme en monologuant mais en répondant à des questions, dans un jeu d’aller-retour. Un entretien pour y faire passer des histoires de dimensions diverses, la grande et la petite, la collective et la personnelle.
Mais c'est surtout un portrait musical, chanté, parce que les morceaux de Nina Simone sont autant de réponses aux événements de sa vie et de son siècle.