ADN, de Denis Kelly

La pièce nous plonge au cœur d'un groupe de jeunes parti se promener en forêt, et où surgit l'invraisemblable. Un des adolescents est soudainement attaqué par le groupe et laissé pour mort. De retour, chacun se demande alors s'il doit se dénoncer ou s'il peut faire porter la responsabilité sur quelqu'un d'autre. Le groupe va alors devoir faire face à de lourdes décisions…

Cette pièce, remarquablement écrite, permet de percevoir comment la chose politique se met en marche dans un univers clos, comment y naît un leadership et, paradoxalement, comment la situation s'ouvre sur le monde extérieur et les désastres causés par un système politique totalitaire et ravageur.

Un des motifs les plus puissants de la pièce réside dans le rapport au collectif où la déresponsabilisation de l'individu au profit du groupe peut engendrer la libération d'agressivité et de violence, comme on en trouve dans les phénomènes de déchaînements populaires comme les émeutes, les lynchages... L'engrenage dans lequel est pris la bande d'ADN interpelle par les échos qu'il prend dans l'histoire et l'actualité.