La période d'exploitation au Théâtre est terminée.
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- Jeu 17 jan à 20:30
- DOMINIQUE A
- Pôle culturel, Faye d'Anjou
La période d'exploitation au Théâtre est terminée.
Dominique A, qui a démarré sa carrière de chanteur il y a plus de 25 ans, a déjà composé 12 albums avec un nombre époustouflant de chansons qui vous accompagneraient toute une vie, voire bien au-delà ! On pense aux Enfants du Pyrée, Vers le bleu, Les Hommes entre eux, Eléor, Immortels, Rue des marais, Rendez-nous la lumière et bien d’autres petites pépites à écouter en boucle !..
Son écriture ciselée, la beauté et l‘urgence qui s’en dégagent, en font l’un des chanteurs francais les plus talentueux, traçant tranquillement sa ligne artistique le long du monde et de ses turpitudes tout en restant suffisamment à distance du bruit médiatique.
Ce nouveau concert et album en fomule accoustique, «La Fragilité» est né en écho à un autre album «Toute Latitude», au tempérament plus rock. Dans ce nouveau spectacle, à la fois plus intimiste et plus lumineux, Dominique A nous entraîne en milieu plutôt rural, dans des lieux qui ne sont pas très chantés habituellement : les petits villages reculés, les sentiers de l’enfance, où règne parfois le grand silence des campagnes… comme ici, dans les petits bourgs et les coteaux du Layon…
Au départ, une guitare
Au départ de La fragilité, il y a une guitare acoustique : une guitare achetée à l'époque de La mémoire neuve , une guitare bon marché. Usée par les années et les tournées, la rosace explosée d'y avoir tant accueilli les rythmes tendus d'" Antonia " , la guitare reposait depuis plusieurs années dans le coin d'une pièce de sa maison. Pour La fragilité, Dominique A l'a retrouvée. Il a recommencé d'en jouer telle quelle, sans songer à en remplacer les cordes de nylon fatiguées, voire même à la remplacer tout court par une guitare au son plus noble, à la condition plus fraîche. Sa sonorité un peu brute, presque rudimentaire, a finalement offert au disque sa couleur, son humeur : une douceur qui ne verse pas pour autant dans la joliesse, une rondeur qui rechigne, une simplicité qui rapproche.
Deux saisons. L'année 2018 voit paraître deux albums de Dominique A. Toute latitude, disque d'hiver , et La fragilité, disque d'automne, s'y succèdent, et offrent un saisissant raccourci du mouvement qui semble traverser la musique du chanteur depuis bientôt trente années: une oscillation entre intimisme et grandes échappées sonores, solitude et aventures collectives. Toute latitude est tendu, lacéré d'éclairs électriques, aux cieux visités d'orages. Alors, La fragilité est l'occasion de respirer, et ses textures plus vaporeuses laissent passer quelques brises légères, filtrer des lumières plus tamisées. On y retrouve les climats apaisés, emprunts de la douceur et du classicisme d'Eleor . Dominique A s'y retrouve seul, comme on souffle après une longue course, et prend son temps. La fragilité semble le pendant lumineux de Toute latitude : on y entend, si l'on prête l'oreille, un apaisement, une certaine célébration de la beauté des choses et du monde, une contemplation heureuse de paysages, dont certains remontent à l'enfance, ceux de Loire Atlantique, dans " Comme au jour premier ", ou ceux que l'on découvre lors de voyages, médusé, comme à Majorque : " La splendeur ".
La solitude ou presque. Les titres de La fragilité sont entièrement interprétés par Dominique A et enregistrés chez lui sur une console huit pistes. C'est le troisième album que l'artiste enregistre ainsi : après le fondateur La fossette (1992), La musique (2009) fut lui aussi enregistré dans la plus stricte intimité. La plupart des chansons sont des premières prises : il y en eut bien d'autres, mais ce sont toujours les premières versions qui savent conférer aux chansons ce sentiment d'intimité, d'immédiateté, de simplicité - d'une certaine juvénilité retrouvée ? - recherchées par le chanteur. Le son, l'esprit dont il est en quête, mais cette fois sur la durée de tout un album, est celui de la chanson " Rue des marais " , une première prise enregistrée à la maison, avec les moyens du bord. L'intimité, encore une fois, l'urgence et la sincérité, et le chant qui se penche vers l'enfant que l'on fut. Il semble que l'enjeu pour Dominique A n'est pas de se renouveler à tout prix mais de creuser intelligemment un même sillon, explorer de manière étonnée le même univers, en révéler les reflets changeants, au fur et à mesure que la lumière du temps y dépose ses rayons.
Hommage à Leonard. " La poésie ", qui ouvre le disque, a été composée deux jours après la mort de Leonard Cohen et est toute empreinte de sa disparition et de son influence. " La poésie s'en est allée / je la soupçonne d'être passée / par chez toi / de s'être allongée dans ton lit / et d'avoir écouté la pluie / sur le toit ". La guitare classique, acoustique, aux cordes de nylon, âme des chansons, incarne cet hommage à Cohen, l'homme-poésie. La Fragilité, tout comme L'horizon plus de dix années auparavant, s'est créé avec, penchée sur Dominique, la silhouette de Cohen, bienveillante, rassurante et - à présent - évanouie. Du chanteur canadien ne semble subsister que la guitare - sa caisse est balafrée, ses cordes sont fatiguées : elle est posée dans un coin de la pièce qui a vu naître les chansons de La fragilité.
Chant, guitare
Dominique A
Auguri Productions